Les cris

Je suis à un repas de famille. Sont présents mes parents, mes grands-parents ainsi que la soeur de ma mère, et son mari.
Je crois que je suis en vacances, et, assise à table, je me rappelle que quelques minutes avant, j'étais encore chez ma tante en train de jouer dans son entrepôt abandonné transformé en garage, où elle entasse les jouets derniers cris de ses enfants.
Cet endroit est un vrai petit palace pour une enfant comme moi qui n'a jamais eut une salle de jeu digne de ce nom.
Les souvenirs se bousculent dans ma tête, je suis dans ce garage, je hais mon oncle qui se pavane avec tous ces gadgets dont il est fier, téléphone portable, lecteur mp3, appareil photo.
A côté de l'entrepôt, séparé par un champ de terre battue, il y a un hôpital.
Je me rappelle maintenant, il me manque ma jambe droite. Ma mère est là, dans l'hôpital, je la vois, elle me cherche en pleurant. J'essaie de la rattraper mais je ne sais pas encore bien me déplacer avec mes béquilles.

Dehors, des types en haillons se battent avec les malades, ils sont fous, je voudrais sortir de ce monde, mais je ne retrouve pas ma mère.

Je suis toujours assise à table avec ma famille, mes parents me parlent de ma nouvelle vie. Ma grand-mère, le regard noir, me fait remarquer que je suis partie sans me soucier des autres. Face à ce reproche, je lui demande de s'expliquer, de me dire le fond de sa pensée. Elle se lève, prend son chien dans ses bras, puis monte l'escalier qui mène aux chambres en marmonnant des paroles incompréhensibles, mais que je perçois désagréables à mon égard.
Dès qu'elle arrive à l'étage, je l'entends crier de plus en plus fort, son chien commence à hurler à la mort, les cris de ma grand-mère se font de plus en plus perçants, j'ai maintenant mal aux oreilles, la maison se met à trembler, mon coeur se déchire dans ma poitrine.

Réveil.