Descente spatio-temporelle n°1
A
l'intérieur d'un bâtiment universitaire, au plafond haut, des baies
vitrées donnant sur la cour de la fac. Dehors, au loin, j'aperçois A.
qui discute avec des gens. Je pense alors que je suis à la fac de
médecine.
Je suis debout, avec un groupe de mecs en tenue de sport,
certains sont assis sur un banc, et nous faisons tous face à un grand
black chauve, genre basketteur, et je ne sais pas pourquoi mais, après
qu'il ait posé les deux ballons qu'il tenait dans les bras, je me rends
compte qu'il a une paire de seins grosse comme deux pastèques, et des
fesses tout aussi énormes. J'en fais même la remarque à un de mes
voisins de gauche, qui me répond vaguement que "c'est normal".
Le
grand black semble nous parler d'un match en prévision. Puis sur ma
droite, un des mecs me parle, je sais que je le connais, c'est un ami,
lui aussi est black. On se dirige avec l'équipe vers une double porte,
à l'intérieur du bâtiment, ce qui doit être la salle de sport. Je
demande toute excitée si moi aussi je peux jouer, mais au dernier
moment, mon ami et moi nous détournons de la salle, il me dit
qu'aujourd'hui non, qu'il n'a pas envie. Je demande alors si vendredi
je pourrais, pendant que nous empruntons un couloir éclairé, et
tournons dans un autre, sur la droite. Il me dit "oui, pourquoi pas"
mais je réalise que le vendredi il finit les cours à 22h30 et que
j'avais déjà quelque chose de prévu.
Le couloir nous amène dans
un espèce de bar-musée rustique, style irlandais, et il doit y avoir
une réception car nous croisons beaucoup de gens, et il y a un peu
partout de petites tables avec des apéritifs dessus. Nous marchons
serrés l'un contre l'autre et de plus en plus vite, et chaque fois que
nous passons devant une des tables, mon ami esquisse des mouvements
pour s'emparer des mets mais se rétracte dès que des gens semblent
l'avoir vu. Il me presse de faire comme lui, mais nous marchons de plus
en plus vite, et j'ai du mal à attraper la nourriture, je veux pourtant
l'aider car je crois qu'il est dans le besoin. Nous descendons des
escaliers, quelques étages, toujours à cette allure, je n'arrive pas à
me saisir de quoi que ce soit. Puis nous arrivons dans ce qui semble
être l'entrée du bar, petite, sombre, avec de grosses poutres en bois,
un petit comptoir abandonné, et nous passons dans une minuscule véranda
juste avant la sortie, où une table basse et de petites chaises ont été
repoussées, apparemment après un goûter d'anniversaire; il y a des
restes de gâteau dans les assiettes. Près de la porte, les murs sont
bas, surmontés de rebords larges et de vitres. Sur le rebord de gauche,
il y a la boite qui contenait le gâteau, je vois qu'il en reste encore,
et comme maintenant nous courrons presque (je pense que mon ami a peur
que nous nous fassions attraper) je plonge la main dans la boite et en
ressors un gros morceau tout crémeux. Mon ami me dit de laisser tomber,
que ce n'est pas la peine, et je me rends compte que mon geste était
stupide car je ne peux ranger ma capture nulle part sans risquer de me
salir.
Nous sommes dans la rue, et je crois que mon ami a pris la
fuite. Je me retrouve toute seule avec mon bout de gâteau dans la main
et cherche désespérément à me cacher. La rue est un mélange de
bâtiments anglais et de routes et trottoirs poussiéreux et terreux,
comme en Afrique. Le long de mon trottoir, il y a de vieilles voitures,
je crois que j'ai changé d'époque, genre années 30. Je porte un long
manteau beige, comme une dame, et pourtant je me baisse pour me cacher
derrière les voitures. Une voix de femme dans mon dos me fait
comprendre que je suis coincée: c'est une connaissance et je sens
qu'elle va me poser un tas de questions embarrassantes. C'est alors que
j'entends une autre femme, de l'autre côté de la rue, noire, avec un
foulard retenant ses cheveux, crier "Ne vous cachez pas! Montrez vous!
Montrez votre couleur! Nous vaincrons!". Ce n'est pas à moi qu'elle
s'adresse mais à toute la rue.
Réveil.