Les douves
Un château renaissance entourée de douves, que mon inconscient (ou pas)
situe sur les bords de Loire, si chers à mon cœur. Ma main dans celle
de l’homme que j’aime, une promenade tranquille dans l’herbe autour,
d’un vert vif et chatoyant. Jusqu’au moment où nous décidons de
pénétrer dans l’enceinte des murs que nous observons depuis la
pelouse : il n’y a pas de pont, et je m’aperçois alors que l’eau des
douves semble s’écouler à une vitesse folle. Qu’importe, mon amour ne
lâche pas ma main, et m’entraîne avec lui dans cette eau bouillonnante,
remuante, écumante. Sur son dos, je m’accroche fermement à ses épaules,
et lui avance sans trop de peine à contre-courant.
Intérieur du château, mes vêtements ne portent pourtant pas la trace d’une
humidité quelconque. Nous sommes seuls. Les pièces sont spacieuses, les
murs de pierre blancs et vides, des écriteaux que je ne parviens pas à
lire à chaque porte. Nous déambulons quelque temps entre ces murs,
jusqu’à une certaine pièce que j’identifie comme la « pièce mystère ».
Je l’ai déjà vue, et j’entre, confiante. Un homme assis à un bureau au
fond de la salle, elle aussi exempte de tout mobilier, hormis cet objet
et deux petites chaises face au bureau. J’invite mon amour à s’y
asseoir avec moi, il sort de sa poche un dossier de feuilles blanches
sur lesquelles je reconnais son écriture fine aux lettres resserrées,
qu’il présente à notre interlocuteur. Ce dernier se penche
attentivement sur ce dossier, puis nous remercie, sans un mot.
Nous sortons du château, cette fois-ci par un moyen plus conventionnel qu’à
notre entrée : un large pont de pierre d’aspect millénaire mais qui
semble encore très robuste. Le soleil est au zénith, sa lumière est
comme aveuglante, il fait chaud. De l’autre côté du pont, une ville sur
un flanc de colline, qui semble vivante, un air de vacances, je me sens
bien.
Une sonnerie de réveil.